La douleur chronique : un problème de santé publique

Méconnue, la douleur chronique affecte pourtant des milliers de personnes en France et en Europe. Jocelyne PADERI connaît cette douleur depuis son enfance. Plusieurs opérations parfaitement réalisées n'ont pas totalement supprimé ses douleurs, elles en ont même généré d'autres. Elle publie l'un des premiers témoignages francophones sur la douleur chronique et sa prise en charge, dans un livre intitulé : A la douleur du jour. Le Dr Anita Violon, spécialiste de la douleur, signe la préface. Le Professeur Patrice Queneau, membre de l'Académie nationale de médecine, lui aussi spécialiste de la douleur, a écrit la postface de l'ouvrage. En quoi la douleur chronique est-elle un problème de santé publique ?

Souvent mal diagnostiquée et non reconnue par les médecins, les patients voient leur vie ruinée par ces douleurs permanentes. Ils sont souvent considérés comme « malades imaginaires » par des médecins non formés à la douleur ainsi que par l'entourage familial et professionnel. Si un malade continue de souffrir malgré les prescriptions des médecins, surtout en l'absence de signes cliniques évidents, on préfère ignorer le problème ou penser qu'il relève uniquement d'un traitement psychologique.



Malgré les avancées des dernières années, l'enseignement de la douleur reste théorique et n'est pas toujours dispensé dans son intégralité (30 heures) ni dans toutes les facultés de médecine. L'enseignement clinique de la douleur chronique est quasi inexistant.



Une consultation de la douleur exige compétences, évaluation, écoute, information, dialogue avec le patient, concertation avec d'autres confrères, en un mot, du temps, de grandes qualités humaines, des conditions incompatibles avec le développement d'une médecine business. Aujourd'hui, les médecins consacrent quinze à vingt minutes à chaque patient, rentabilité oblige. La consultation douleur chronique exige au minimum trente minutes mais le plus souvent une heure. Pourtant, elle évite au malade de nombreuses autres consultations, prescriptions et examens médicaux inutiles et participe largement à moyen terme à la maîtrise des dépenses de santé.



Il y a donc urgence à reconnaître la douleur chronique comme une véritable maladie. En Europe, en France, les malades ne doivent plus, ne veulent plus souffrir en silence !



« L'étude européenne sur la douleur (réalisée entre juillet 2002 et juillet 2003) avec 46000 personnes interrogées dans 16 pays européens, souligne que 30% déclarent souffrir de douleur chronique en Norvège, 27% en Pologne, 26% en Italie, 23% en Belgique, 21% en Autriche, 19% en Finlande, 18% en Suède, 18% aux Pays-Bas, 17% en Allemagne, 17% en Israël, 16% au Danemark, 16% en Suisse, 15% en France, 13% en Irlande, 13% en Grande-Bretagne, 11% en Espagne. »

« Pour ces patients, la douleur chronique est responsable chaque année d'arrêts de travail. Toutefois, 15% perdent tôt ou tard leur travail et 19% sont déclarés en dépression par leur médecin. »



C'est en développant la formation des médecins, l'information, l'éducation du patient et la prévention que la France pourra relever le défi d'une médecine de qualité. Une médecine qui donne du temps aux médecins et aux malades, une médecine plus à la pointe de l'humain que de la technique.

L'auteur participe aux Etats Généraux de la douleur organisés au Mémorial de Caen le 24 septembre.



A la douleur du jour de Jocelyne PADERI, Coëtquen Editions, 200 pages, 18 euros franco de port.



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